La France interdit temporairement la pêche dans le golfe de Gascogne pour protéger les dauphins.
Le gouvernement français va temporairement interdire presque toute la pêche commerciale dans le golfe de Gascogne pour protéger les dauphins, ce qui suscite beaucoup d’insatisfaction au sein de l’industrie.
La France va instaurer une interdiction de presque toute la pêche commerciale le long de la côte ouest du pays, la première depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans le but de protéger les dauphins, au grand mécontentement de l’industrie.
Cette interdiction d’un mois, qui s’étend de Finistère à la frontière espagnole, entrera en vigueur lundi et s’applique aussi bien aux pêcheurs français qu’étrangers. Elle fait suite aux appels des militants environnementaux en faveur de la protection des mammifères marins, en mettant en avant une augmentation des décès de dauphins sur la côte atlantique.
Jeudi, le gouvernement français a élargi l’interdiction à tous les navires, quelle que soit leur origine, tout en promettant de soutenir les pêcheurs et les poissonniers. L’interdiction avait été initialement ordonnée par le Conseil d’État, la plus haute juridiction administrative du pays.
Le CIEM, un organisme scientifique chargé de suivre les écosystèmes de l’Atlantique Nord, demande depuis des années une pause hivernale pour certaines techniques de pêche indiscriminées, se heurtant à une forte opposition des pêcheurs industriels. L’organisation estime qu’environ 9 000 dauphins meurent chaque année au large de la côte atlantique française à cause de captures accidentelles.
L’interdiction concerne les navires de plus de huit mètres de long et touchera environ 450 navires français.
Les pêcheurs et les groupes de l’industrie ont vivement critiqué cette mesure temporaire.
Millet, qui est pêcheur depuis quarante ans, a affirmé que les navires de neuf à onze mètres de long « ne sont pas le genre de bateaux qui pêchent des dauphins ».
Franck Lalande, propriétaire de deux bateaux dans la ville du sud-ouest d’Arcachon, a déclaré craindre que l’interdiction ne provoque « des problèmes sociaux ».
Il a affirmé que les paiements de compensation promis par les autorités étaient insuffisants.
Le Comité national des pêches maritimes et des élevages marins (CNPMEM) a dénoncé les « ONG extrémistes », affirmant que les mammifères marins « ne sont pas en danger ».
Les entreprises de transformation du poisson estiment qu’elles pourraient perdre plus de 60 millions d’euros (65 millions de dollars) en raison de l’interdiction.
Certains pêcheurs ont laissé entendre qu’ils pourraient prendre la mer malgré la menace de poursuites, mais les autorités locales ont promis d’intensifier les patrouilles.
Philippe Garcia, à la tête de l’association « Protection des Milieux Aquatiques » (DMA), a déclaré qu’il était dans l’intérêt des pêcheurs de respecter l’interdiction.
Si les pêcheurs ne jouent pas le jeu, c’est contre-productif pour eux », a-t-il déclaré, car les décès de dauphins renforceraient la position des écologistes.